

Radio Sacré-Coeur


PRIÈRES ET RÉFLEXIONS SPIRITUELS
« Saint Paul nous dit que le démon se transforme en ange de lumière pour nous tromper, c'est-à-dire qu'il se fait passer pour un ange, ou pour un saint ou une sainte, comme il veut ; et nous sommes si simples, si orgueilleux, que nous croyons avoir affaire à un ange ou à un saint, tandis que c'est au démon que nous avons affaire. Depuis le péché, le démon a une grande influence sur nous, surtout sur ceux qui sont portés à l'orgueil et qui aiment les choses extraordinaires ; le démon en profite pour les tenter et les magnétiser de son influence : il est si rare de voir des âmes conduites vraiment par l'esprit de Dieu (1).
Une des grandes marques à laquelle on connaît qu'une âme est conduite par l'esprit de Dieu, c'est la souffrance et l'épreuve. Une âme qui n'a pas été éprouvée et qui n'a pas souffert de contradiction peut difficilement être conduite par l'esprit de Dieu (2). Vous n'avez qu'à dire à cette personne : "C'est le démon qui vous inspire." Vous verrez la grimace qu'elle fera et vous connaîtrez par là que c'est le démon qui la conduit, ou bien sa seule imagination. Si c'est le bon Dieu qui la conduit, elle se tiendra dans la défiance d'elle-même, elle craindra d'être dans l'illusion ; elle appréhendra les choses extraordinaires, et demandera à Dieu d'en être délivrée, et ne parlera jamais à personne de ces choses, dans la crainte de se tromper ou de perdre l'humilité.
Comme nous sommes sujets à l'erreur ! et comme il faut trembler à la vue de tant de dangers et d'ennemis !
Soyez sage, chère enfant, restez bien dans l'humilité... »
(1) : Du Saint curé d'Ars : "Le démon ne tente que les âmes qui veulent sortir du péché et celles qui sont en état de grâce. Les autres sont à lui, il n'a pas besoin de les tenter."
(Sermon du 1° dimanche de Carême)
(2) : De Saint Isaac le Syrien : "La voie de Dieu est une croix quotidienne. Nul n'est jamais monté au ciel confortablement. Nous savons où mène cette voie du confort. Dieu ne laisse jamais sans souci celui qui se consacre à Lui de tout son coeur. Il lui donne d'avoir le souci de la vérité. C'est d'ailleurs à cela qu'on connaît que Dieu veille sur un tel homme : Il lui envoie toujours ses afflictions. Celui qui veut être sans souci dans le monde, celui qui a ce désir et qui en même temps cherche à marcher sur le chemin de la vertu, a quitté ce chemin."
(Discours ascétiques, 4° discours)
Bx Antoine Chevrier (1826-1879), Lettre à Mlle G. (bienfaitrice du Prado) [200] du 25 mai 1874, in Lettres du Vénérable Antoine Chevrier, fondateur de la Providence du Prado, Librairie catholique Emmanuel Vitte, Paris, 1927.

« La justice de Dieu est bien terrible, dit-on, et l'on doit toujours la craindre. Cela est vrai ; mais pour qui est-elle terrible ? Est-ce pour les enfants qui adorent Dieu, qui l'aiment, qui le servent comme leur Père, qui sont déterminés à ne rien lui refuser, à ne lui déplaire en rien ? Non. Si ces enfants aiment Dieu, Dieu les aime encore plus ; il voit que leurs fautes ne sont point des fautes de malice, mais d'imperfection et de fragilité : au premier regard d'amour et de regret qu'ils jettent sur lui, il les leur pardonne, et s'il a à les en punir, il les en punit dans ce monde d'une manière avantageuse à leur salut.
Est-ce pour les pécheurs qui reviennent sincèrement à Dieu que sa justice est terrible ? Non. Ils éprouvent les effets de sa grande miséricorde ; et souvent ils sont traités avec tant de bonté, que les justes mêmes en conçoivent de la jalousie : témoin l'enfant prodigue, témoin Marie-Madeleine.
La justice divine n'est terrible que pour ceux qui n'ont pas recours à sa miséricorde, soit par présomption, soit par désespoir ; pour ceux qui aiment le péché, qui n'en veulent pas sortir ; pour ceux dont la volonté n'est pas droite, et qui voudraient, s'il se peut, tromper Dieu.
Mais jusqu'où doit aller la confiance en Dieu ? Aussi loin que sa puissance et sa bonté, aussi loin que notre faiblesse et notre misère ; c'est-à-dire qu'elle ne doit point avoir de bornes. »
P. Jean-Nicolas Grou (1731-1803), Manuel des Ames intérieures (De la confiance en Dieu), Lecoffre, Paris, 1889.

La croix de bois
« Gardienne des chemins qui vont par les villages,
Vieille croix dont les bras s'ouvrent dans les feuillages ;
Toi qu'entourent là-bas, d'un cercle familier,
Et l'épine et le charme et le haut peuplier,
Pour te voir en automne on passe dans les haies
Encor pleines d'oiseaux, de feuilles et de baies.
Au midi les regains verdissent les penchants.
Vers le nord c'est la plaine où, seul au fond des champs,
Le dernier laboureur fait deux haltes pour une.
Devant lui c'est la croix, mystérieuse et brune.
Si, craintif et songeur, il ne se signe plus,
Il sait bien que, voilà deux siècles révolus,
Ses ancêtres, au bord de la forêt prochaine,
Sous la hache à grands coups firent tomber un chêne.
Le géant s'étendit sur le sol qui trembla.
Ils en prirent le coeur et le plantèrent là.
On vit la croix de bois debout dans la campagne,
Puis le curé du temps, qu'une foule accompagne,
Bannière déployée un soir vint la bénir.
Les jours diminuaient, l'automne allait finir.
Sur la glèbe brumeuse, aux formes disparues,
Le repos du dimanche arrêtaient les charrues.
Le soir tombait, des voix chantaient, le flot humain
Roula, mêlant sa houle aux ombres du chemin.
La croix, deux ou trois fois depuis, fut renversée.
Sa silhouette absente attristant la pensée
De ceux qui la cherchaient dans l'agreste décor,
Pour un nouveau gibet on abattit encor
Un chêne au coeur mystique et, dépassant la ligne
Du hallier frémissant, réapparut le Signe,
l'arbre taillé, plus droit, plus fort et plus vivant
Que le chêne feuillu qui tressaillait au vent.
C'est que le sang du Christ a coulé comme une onde
Sur cette croix dont la Victime apporte au monde
Le pain de l'âme avec le pain matériel,
Tout l'espoir des moissons de la terre et du ciel.
Le Dieu qui la distingue à travers la nuée,
Ne l'a pas vue aux mains des fils diminuée.
Ici, du moins, survit la foi des paysans.
Sur le socle de pierre où pèsent deux cents ans
Les hommes d'aujourd'hui s'agenouillent encore.
Plus d'un ancêtre y vint s'incliner dès l'aurore.
Et voici, retourné dans le soir qui descend,
Le dernier laboureur qui salue en passant. »
Paul Harel (1854-1926), Poèmes mystiques et champêtres, Paris, Librairie Plon, s.d.

Si nous étions bien pénétrés de la sainte présence de Dieu, il nous serait très facile de résister à l'ennemi. Avec cette pensée : DIEU TE VOIT ! nous ne pécherions jamais.
Saint Curé d'Ars

« La charité seule convertit les âmes, parce qu'elle les fait agir par la volonté. »
de Saint Bernard

« Plus j'avance dans la connaissance de mon "moi", plus je m'approche de la connaissance de Dieu. »
de Saint Bernard




