Par saint Augustin, Docteur de l'Église

'' Le diable ne tente pas les méchants ni les réprouvés; il ne persécute point les superbes, les avares ni ceux qui vivent dans l'impureté, parce qu'ils sont ses amis qui font ses volontés. Il est si véritable qu'il ne les persécute point, que c'est par eux qu'il persécute les autres. Les méchants sont, en effet, comme des fléaux et des marteaux que le démon tient dans sa main, et dont il se sert contre les bons.

Ainsi ce révolté tâche d'imiter Dieu en ce qui regarde l'établissement et le gouvernement de son royaume. Dieu a Ses serviteurs; le démon a pareillement ses ministres. Dieu fait par ses serviteurs, qui sont les bons, toute sorte de bien; le démon fait par ses gens tout le mal qui se fait dans le monde. Le démon se sert de l'avarice des méchants pour dépouiller les gens de bien qui ont quelque chose; Dieu Se sert des gens de bien pour revêtir ceux qui sont nus. Le démon suscite des scandales et des querelles par l'entremise des impies, des superbes et de ceux même qui semblent avoir la paix; Dieu au contraire emploie les personnes humbles et qui vivent dans la piété, pour mettre la paix entre ceux qui sont dans en dissension.

En un mot, tout le bien qui se fait, c'est Dieu qui le fait par l'entremise des bons; et tout ce qui se pratique de cruel et d'impie, c'est le diable qui le fait par le ministère des méchants. Considérez, mes frères, comment le peuple du démon persécute le peuple de Jésus-Christ, comment les adultères et les impudiques poursuivent ceux qui vivent dans la chasteté,... les pièges que les superbes dressent aux personnes humbles, les envieux à ceux qui sont charitables et bienfaisants, les avares à ceux qui sont libéraux, les colères et les emportés à ceux qui sont doux et patients. Ainsi chacun doit s'examiner soi-même, pour connaître à qui il appartient: S'il a l'inclination au bien et à l'honnêteté, il peut s'assurer qu'il est à Dieu; si au contraire il se plait à mal faire, il est le ministre de Satan et agit par ses ordres. Que personne ne se trompe. Chacun de nous se trouvera en l'autre monde avec celui dont il aura fait les oeuvres et accompli la volonté en celui-ci''

s.Augustin,serm. LXXXV, de tmp. cité par P. Grenet, dit d'Hauterive, Grand catéchisme de la persévérance chrétienne, paris Hippolyte Walzer,libr-édit,1903,T.XII,''Oraison dominical''p.527-29